Au fil des siècles le travail a évolué : les nouvelles technologies, nouveaux matériaux, nouveaux besoins engendrent des processus de production différents et donc le travail change. Ces évolutions ont occasionné de profondes modifications dans la façon de travailler.
Que sont les RPS (Risques psychosociaux) ?
Selon l’ANAC (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), les risques psychosociaux recouvrent l’ensemble des risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés. Ces risques ont un impact sur le bon fonctionnement des organisations et créent du stress chez l’individu.
L’apparition des RPS
Jusque dans les années 1980, il était davantage question de la santé physique des travailleurs que de leur santé mentale : le travail était exigeant par ses contraintes physiques (port de charges, chaine de production). Au fil des innovations technologiques et à la fin du 20ème siècle, le travail connaît donc une transformation, avec un passage des risques physiques aux risques psychiques, mentaux ou psychosociaux.
Stress et risques psychosociaux
Les causes du stress peuvent être multiples et liées :
- au contexte économique de l’entreprise (exigences client, marché tendu….),
- à l’organisation du travail (travail en juste à temps, référentiel qualité, entretien individuel…),
- au contexte social et aux attentes des salariés (valeurs et sens au travail, reconnaissance…).
Cela entraîne donc la multiplication des facteurs pouvant engendrer des risques psychosociaux
- intensification du travail,
- baisse des marges de manœuvres,
- individualisation du travail
- isolement des salariés,
- perte de sens.
Les risques psychosociaux sont donc des risques d’origine professionnelle rencontrés par un individu, en milieu de travail. Ils peuvent aussi altérer la santé physique comme mentale d’une personne.
Leur conséquence sur la santé des individus ?
Les RPS peuvent avoir des effets délétères sur la santé physique ou mentale d’un individu. L’INRS en a répertorié quelques exemples :
- fatigue,
- épuisement professionnel,
- troubles du sommeil, de la vigilance et de la concentration,
- troubles du comportement (agressivité, repli sur soi, démotivation…), différentes formes d’addictions (tabac, alcool, drogue, …),
- maladies cardio-vasculaires,
- problèmes cutanés (Eczéma, psoriasis, …)
- ou encore maladies digestives (ulcère,…),
- Troubles Musculosquelettiques (TMS),
- maladies psychiques (dépression, anxiété)…
Les risques psychosociaux, un enjeu pour les entreprises?
Ces risques ont également un impact sur le bon fonctionnement des organisations. Par exemple? Une augmentation de l’absentéisme, un taux de rotation du personnel élevé, une réduction de la productivité, une augmentation des accidents de travail et des incidents, une augmentation de la non-qualité, une dégradation du climat social.
Par ce biais, les RPS peuvent contribuer à ternir l’image de l’entreprise aussi bien auprès de ses clients, fournisseurs que de ses futurs collaborateurs.
Toutes les entreprises, quels que soient leur secteur d’activité ou leur taille, sont concernées par les risques psychosociaux, à savoir sur le plan économique ou légal. Depuis 1991, l’obligation générale de sécurité et de résultat incombe au chef d’établissement (article L.421-1 du code du travail).
L’employeur a donc l’obligation de:
- « prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés » (article L.421-1 du code du travail)
- « choisir les actions de prévention sur le fondement des principes généraux de prévention » (article L.421-2 du code du travail).
Quels sont les facteurs responsables des RPS?
Le rapport du collège d’expertise sur le suivi des RPS (Gollac, 2011) met en évidence 6 principaux facteurs de risques ayant des conséquences sur la santé des salariés :
- Les exigences du travail : quantité, charge, organisation du travail, contrainte de rythme, horaires, interruption du travail, moyens (personnel, matériels …)
- Les exigences émotionnelles : tensions avec le public, confrontation à la souffrance d’autrui
- La faible autonomie de travail : marges de manœuvre et autonomie limitées, faibles possibilités d’utiliser ou de développer des compétences professionnelles, difficulté à anticiper les tâches à effectuer
- Rapports sociaux au travail dégradés : manque de soutien des collègues, de la hiérarchie, manque de reconnaissance (rémunération, statut), moyens pour réaliser son travail.
- Conflits de valeurs : qualité empêchée, utilité du travail.
- Insécurité de la situation de travail : insécurité socio-économique, accompagnement des changements insuffisant.
Les solutions ?
En 2008, pour la France, le coût social du stress au travail est évalué entre 800 et 1 600 millions d’euros. Ajouté à l’impact non négligeable des coûts qui pèsent sur l’entreprise, il apparaît indispensable pour une structure de s’inscrire dans une démarche de prévention pour évaluer ces risques.
Cette démarche s’appuie sur différents outils, que ce soient des outils d’analyse ergonomique (observation et analyse des situations de travail) ou des outils d’analyse psychosociale (entretiens, outils RH…).
Trois niveaux de prévention sont relevés. Qu’il s’agisse d’intervenir dans l’urgence (prévention tertiaire) ou de manière durable (prévention primaire), la démarche de prévention consiste à établir un diagnostic des risques. Il convient ensuite de définir un plan d’action à partir des risques identifiés, potentiels ou avérés.
Elle s’inscrit dans une approche globale, qui comprend le contexte, l’organisation, l’individu et le collectif.
PREVENIR LES RPS constitue bien un enjeu majeur qui pèse sur la performance et le climat social de l’entreprise. Il devient donc prioritaire de les prévenir pour préserver la santé de ses salariés, atteindre des objectifs de productivité et compter sur un personnel compétent et motivé.
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